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Jeux de Rôles

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Nous sommes façonnés au fil du temps par le monde qui nous entoure. La famille, l’école, le travail modèlent nos pensées et nos actions et nous fabriquent un corps social. Nous apprenons à être un homme ou une femme, plus tard, un fils ou une fille, un élève… Nous épousons les contours d’un métier : plombier, prof, entrepreneur… Tous ces rôles nous fabriquent un corps, des gestes, des pensées que nous répétons et qui finissent par créer des habitudes, des réflexes. Presque malgré nous, nous devenons des personnages dans le grand théâtre du monde.
Nous sommes mus par des

intentions apprises par cœur, et que nous sommes souvent incapables de remettre en question, tant elles constituent nos appartenances.

Progressivement, nous pouvons nous sentir pris au piège de mécanismes préétablis, emprisonnés dans des façons de penser, des attitudes. Nous nous sentons parfois victimes d’un personnage que nous n’avons pas choisi d’incarner et que nous continuons, malgré tout, à jouer pour ne pas sombrer dans le vide existentiel, la solitude ou l’incompréhension. Mieux vaut être quelque chose que rien.

 

Au travers le théâtre et la philosophie, nous nous proposons de prendre conscience de ces automatismes pour être en capacité       de les remettre en mouvement, d’explorer d’autres pistes, de retrouver des marges de manœuvres afin de sortir de cette prison invisible dans laquelle nous sommes agis plus que nous agissons.

L’art de l’acteur :

L'acteur, en incarnant un personnage, donne vie et corps à une entité imaginaire. Mais derrière le masque du personnage, l’acteur est là, aux aguets, libre, disponible. Il ajuste subtilement son propre corps. Il fait siennes les intentions du personnage, tisse des fils imaginaires sur lesquels il progresse avec l’agilité d’un funambule.

À l'abri du personnage, conscient que ce n'est pas sa personne réelle qui est en jeu, il s’ouvre à d’autres possibles en lui. Il joue et en jouant, il retrouve cette facétie dans laquelle tout est mouvant. Il inspire largement le monde qui l’entoure pour en faire matière à jeu. Il se fait présence. Dans ce mensonge de la fiction, il se découvre autre. En mettant du jeu, il ouvre la porte des possibles, il se remet en révolution.

La fiction du théâtre offre un abri qui autorise l'acteur à explorer ce qui fait notre essence à tous : la créativité.

Les ateliers de pratique philosophique

 Les ateliers philosophiques s’inspirent de pratiques

socratiques où il s’agit de questionner ce

que l’on pense. 

Depuis Socrate, la philosophie invite,

en effet, à cette prise de conscience

qui implique non seulement de pen-

-ser, mais aussi d’observer sa propre

pensée. C’est le fameux “connais-toi

toi-même” dont on ne sait pas toujours

la suite : “et tu connaîtras

l’univers et les dieux”.

Pour ne pas être prisonnier

de sa pensée, le philosophe

doit comprendre les cadres

de représentations au tra-

-vers desquels il décrypte

la réalité.

Il est amené à interroger

ses postures et les rôles qu’il

prend, à les mettre à distance.

Il met en jeu nos relations humaines et les conflits qui y sont à l’œuvre. Il est le lieu où s’affrontent des désirs contradictoires.

Les acteurs sont au service d’une intrigue et des tensions qui s’y jouent. Pour les mettre en lumière, et donner de la crédibilité aux situations, ils doivent s’ajuster en permanence au jeu de leur partenaire. C’est dans ce

dialogue constant, ce jeu d’action et de réaction que chaque interprète puise sa force et trouve son équilibre.

En se mettant au diapason de son partenaire, l’acteur donne vie aux personnages et à l'intrigue de manière organique, et crée une interprétation riche en émotion, en authenticité et en complexité.

Dans un processus théâtral, tout comme dans un processus philosophique, on réapprend à faire société, une société dans laquelle chacun à sa place et son rôle à jouer, où chacun est au service de l’ensemble.

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Une puissance collective

Les ateliers de pratiques philosophiques,

tout comme le théâtre, sont des pratiques

collectives.

Dans les ateliers philosophiques,

les participants apprennent à penser ensemble.

Il ne s’agit pas de passer du coq à l’âne, de parler

à bâton rompu, mais bien de se placer dans un

dialogue dans lequel chacun vient renforcer ou

nuancer les idées des autres pour apporter sa pierre à un édifice commun.

Le théâtre est par excellence un art du dialogue. Il met en jeu nos relations humaines et les conflits qui y sont à l’œuvre. Il est le lieu où s’affronte des désirs contradictoires.

Les acteurs sont au service d’une intrigue et des tensions qui s’y jouent. Pour les mettre en lumière, et donner de la crédibilité aux situations, ils doivent s’ajuster en permanence au jeu de leur partenaire. C’est dans ce dialogue constant, ce jeu d’action et de réaction que chaque interprète puise sa force et trouve son équilibre.

En se mettant au diapason de son partenaire, l’acteur donne vie aux personnages et à l'intrigue de manière organique, et crée une interprétation riche en émotion, en authenticité et en complexité.

Dans un processus théâtral, tout comme dans un processus philosophique, on réapprend à faire société, une société dans laquelle chacun à sa place et son rôle à jouer, où chacun est au service de l’ensemble

Apprivoiser le silence

Nous sommes traversés en permanence par

des pensées. Penser est un automatisme,

comme la respiration, mais toutes nos pensées

ne font pas sens, elles sont chaotiques, elles

nous débordent, et fonctionnent souvent à

la manière de ruminations.

Partir à la recherche du sens passe souvent par

le silence et la retenue, une expérience tout d’abord

frustrante, mais qui une fois acceptée, nous donne

des libertés nouvelles.

Faire silence, c’est retrouver un espace vierge que l’on peut aménager, composer sans se laisser emporter par le flot des pensées mécaniques.

C’est cette expérience que nous mettons en jeu dans un atelier philosophique.

De la même façon, la pratique théâtrale nous permet d’apprivoiser le vide comme une virtualité, comme un nouveau possible. Le vide pétillant, lumineux du joueur, un ressort que l’on tend avant d’agir, une inspiration que l’on prend comme une goulée d’air vivifiante.

Le silence n’est pas l’oubli de soi, mais bien un temps libre qui permet de s’ajuster et de trouver sa place au milieu des autres.

L’art du décalage

Une expérience de liberté

Au travers le théâtre et la philosophie, l'objectif

est de remettre du jeu et de se remettre en jeu,

de retrouver un espace ou on est libre d’être

un autre, libre de se mouvoir différemment,

libre de suivre des pistes que nous n’aurions

jamais prises, tant elles nous semblent

éloignées de tout ce que l’on nous a appris à être.

Les ateliers théâtre et philosophique se veulent

des espaces d’étonnement, une expérience qui met

en jeu de nouvelles libertés.

En se mettant en lien, en puisant en l’autre des idées, on se libère, on s’ajuste, on apprivoise nos peurs existentielles, celle de n’être pas compris et de n’être pas aimé.

Les participants, en manipulant d’autres

idées que les leurs, et en se confrontant

à l’altérité du personnage, se décalent,

ils apprennent à se voir d’ailleurs.

En sortant du vase clos de leur propre

pensée, ils découvrent également, com-

-me le disait Montesquieu, que “chaque

homme porte en lui la forme entière de

l’humaine condition”. Que l’autre est un miroir

dans lequel chacun peut se reconnaitre.

Sortir de son « quant à soi », c’est aussi sortir

de sa solitude angoissante, pour trouver en

l’autre des puissances nouvelles.

Déroulement

Les ateliers théâtraux et philosophiques

fonctionneront en miroir.

Nous irons de la réflexion à une approche sensorielle, et de l’intention à l’action, et vice et versa.

Lors des ateliers de théâtre, les participants s’initieront à l’art de l’acteur dans lequel le corps occupe un rôle essentiel.

Ils apprendront à le modeler, pour devenir leur propre marionnettiste.
 

 

 

La construction de personnages et de rôles passera d’abord par le physique. En décalant ses gestes, ses mouvements, les participants découvriront d’autres sensations, d’autres façons de percevoir et d’être perçus. Ils seront amenés à élargir leur palette, à se donner à voir autrement. Leur corps deviendra un outil d’expression et de déplacement, qui révèlera cette infinité de possibles tapis dans leur propre corps.

Lors des ateliers philosophiques, les participants s’interrogerons et prendrons du recul sur les rôles que nous jouons en société. Ils réfléchiront sur leur utilité mais aussi sur leurs limites.

Dans un second temps, ils seront amenés à se pencher sur leurs propres personnages, ceux qu’ils aiment incarner, ceux qu’ils jouent faute de mieux, les intentions qu’ils revêtent.

À la suite de ses réflexions, ils établiront une liste de rôles.

 

 

 

En fonction des affinités qu’ils ont pour

tel ou tel personnage, par petits groupes,

ils construiront une sorte de carte d’identité

mentale de celui-ci. Ils détailleront

sa personnalité, les traits qui permettent de

le distinguer, ses façons spécifiques de se

comporter et d’agir.

Lors des ateliers philosophiques, les participants

s’interrogerons et prendrons du recul sur les

rôles que nous jouons en société. Ils réfléchiront

sur leur utilité mais aussi sur leurs limites.

Une fois les intentions des personnages décryp-

-tées, les participants leur donneront corps de

façon théâtrale, ils exploreront leurs attitudes

physiques, des types de gestes et d’énergie qui

les caractérisent. Nous mettrons en situation et

en images des concepts que nous aurons décorti-

-qués lors des ateliers philosophiques.

Dans un second temps, ils seront amenés à se

pencher sur leurs propres personnages, ceux qu’ils

aiment incarner, ceux qu’ils jouent faute de mieux, les

intentions qu’ils revêtent.

À la suite de ses réflexions, ils établiront une liste de rôles.

En fonction des affinités qu’ils ont pour tel ou tel personnage, par petits groupes, ils construiront une sorte de carte d’identité mentale de celui-ci. Ils détailleront sa personnalité, les traits qui permettent de le distinguer, ses façons spécifiques de se comporter et d’agir.

 

 

 

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